samedi 10 novembre 2012

Le 10 novembre à 9h05

Tous les ans au moment exact du décès d'Ataturk au Palais de Dolmabahce à Istanbul le 10 novembre 1938 à 9 h 05, les sirènes retentissent à travers tout le pays, une minute de silence est observée, la diffusion audiovisuelle est interrompue pendant cette minute, les transports et les piétons marquent un temps d'arrêt. Les drapeaux sont mis en berne pour cette journée. L'an passé j'étais sur mon balcon à Kas; cette fois-ci, c'est de mon balcon de Gunlukbashi que j'ai entendu les sirènes.
Mustafa Kemal Ataturk, (le père de tous les turcs) est aujourd'hui encore très présent dans la vie des turcs avec des affiches, buste, drapeaux un peu partout. Homme militaire, dandy, toujours habillé à l'européenne, Kemal le turc parlait aussi le français, l'anglais et l'allemand.
Il a même le profil illuminé de sa tête sur la montagne au-dessus de Fethiye.
Selon le site de Wikipédia sur l'historique du célèbre personnage, c'est en 1922 qu' il commence ses réformes et qu'il fait voter à l'Assemblée nationale l'abolition de la monarchie et fait expulser le dernier sultan ottoman Mehmet VI . Mais sa plus importante réforme est l'instauration de la république turque le 29 octobre 1923, donnant à la nation turque le droit d'exercer la souveraineté populaire à travers une démocratie représentative. Il demande aux Turcs d'adopter aussi le code vestimentaire européen. Il favorise le développement d'une culture occidentale et investit à l'opéra, le ballet et la musique classique. Après l'abolition du califat, il fait venir en Turquie un collège de juristes occidentaux et il adopte sur leurs conseils le code commercial allemand, le code pénal italien, et le code civil suisse, avec certaines modifications ou adaptations. La polygamie est interdite, les hommes et les femmes deviennent égaux en droits, et les citoyens turcs deviennent devant la loi aussi libres qu'un citoyen helvétique. Le droit de vote est accordée aux femmes, le calendrier musulman est remplacé par le calendrier grégorien. Il décrète que l'alphabet arabe sera remplacé par l'alphabet latin avec l'ajout de 5 nouvelles lettres et on a nommé ce changement la Révolution des signes. Tous les turcs de 6 ans et plus ont dû retourner à l'école. Ce changement colossal est le symbole de la volonté de sortir de la sphère culturelle arabo-musulmane remplacée alors par la culture occidentale.
Il promulgue une loi obligeant les Turcs à se doter d'un nom de famille. Il décide de supprimer le califat, responsable à ses yeux du ralentissement du développement de la Turquie. Il adopte le système de la laïcité française; la religion n'est pas contestée, mais elle se limite à la sphère strictement privée.
L'école primaire devient obligatoire, et de nouvelles écoles sont ouvertes dans tout le pays. L'école devient mixte, républicaine et laïque selon le modèle français et la scolarisation des filles est fixée comme une priorité nationale. Ainsi, la nouvelle statue de Mustafa Kemal Ataturk dans le Parki au centre de Fethiye le montre tenant une petite fille par la main, symbole du futur de la Turquie, afin de souligner l'importance qu'il accordait aux professeurs dans l'éducation des jeunes générations. Les vêtements, un mélange de civil et militaire, représentent sa carrière militaire et son caractère de réformiste. Ataturk mettra dix ans pour mettre en place toutes ses multiples et importantes réformes mais dans un discours, il reconnaîtra "que le problème kurde est l'un des plus graves problèmes intérieurs de la Turquie." Extrait de Wikipédia.

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