mardi 28 août 2012

Savoir vivre, savoir faire

Faire le choix de voyager dans un pays musulman implique une manière différente de se comporter et une adaptation à des traditions millénaires.
Certainement que l'on peut faire ce que l'on veut en Turquie mais dans le respect de ses citoyens ce que ne font pas toujours certains touristes qui se baladent, en ville ou dans les bazars, la bedaine à l'air, souvent  tatouée et suante, avec l'aisselle poilue chez les hommes alors que les femmes suivent en petit short court, camisole minuscule, la poitrine débordante dans un grand décolleté qui ne cache rien... pas pour moi et c'est pas à cause de ma shape! J'ai fait le choix de m'installer dans un voisinage turc et j'essaie par mon attitude et ma tenue vestimentaire de respecter mes voisins.


Je porte des camisoles avec une petite veste, des capris, des robes soleil, des jeans, et comme en Grèce, lorsque je visite un lieu de prière, je me couvre les bras et les jambes et en Turquie, j'ajoute des petits bas. La plupart des femmes de mon âge dans le quartier portent un foulard et des pantalons larges fleuris et travaillent la terre, ramassent les oliviers, les fruits divers et s'occupent de leurs animaux: poules et chèvres et elles nourrissent régulièrement les chats et les chiens errants. De nouveaux condos ont été construits juste en face de mon appartement et des familles de la classe moyenne avec de jeunes enfants s'y sont installées. Le contraste est frappant entre les jeunes femmes qui partent travailler le matin et les femmes plus agées qui font un travail plus rural.

Mes voisines cuisent leur pain ensemble chaque semaine
 
C'est avec elles que je sympathise, elles m'offrent des oeufs, des olives, du pain frais qu'elles font entre voisines dans leur jardin. Si vous voyagez en Turquie, vous apprendrez aussi à retirer vos souliers avant d'entrer dans une maison ou dans une mosquée.

Le coin ottoman au restaurant Cin Bal à Kayaköy
 
Avec ma nouvelle amie Rita à mon restaurant préféré
à Fethiye en novembre 2011
 
Beaucoup de restaurants offrent un choix entre une table avec des chaises et un coin ottoman pour manger à terre sur des tapis et des coussins sur des plateformes de bois. C'est là que j'aime manger. J'apporte des petits chaussettes car on ne peut marcher sur les tapis avec ses souliers et je ne peux marcher pieds nus car je développe facilement des pieds d'athlète. Prévoyez donc une paire de bas de coton dans votre sac à dos.

dimanche 26 août 2012

Un voyage à l'extérieur de sa zone de confort

Est-ce sécuritaire d'aller en Turquie? T'as pas peur d'aller là-bas toute seule me répètent mes copines? C'est vrai que la Syrie a une frontière commune avec la Turquie mais est-ce que nous allons empêcher nos amis de venir à Montréal parce que Vancouver serait mis à feu et à sang? Et que penser d'un voyage aux États-Unis où le sport national semble être de tirer sur tout ce qui bouge! Allons-nous rester enfermés chez nous, avec la douillette et les pantoufles, parce que le monde bouge, à l'endroit comme à l'envers? Pas moi!

Je me souviens qu'en 1991 mon compagnon tremblait à l'idée de descendre la falaise de Santorini en autobus ayant éprouvé une bonne frousse à la montée. Et je lui avais dit que la destinée s'occupera bien de nous et que le chauffeur sûrement n'avait pas le goût de se suicider dans le ravin. C'est dire que nous portons en nous des peurs et des frayeurs qui se réveillent lors de situations complexes et qui n'ont rien à voir avec un endroit.

La Turquie est un pays musulman laïc et ses citoyens ne sont pas arabes et une femme seule n'y est pas plus en danger qu'en traversant la rue au coin de chez soi. Avec tous mes voyages en solitaire, en Grèce, à me promener d'île en île, je ne me suis jamais sentie menacée par quoi que ce soit. Est-ce dû à mon attitude, à ma naïveté, à mon caractère? 



L'entrée et le jardin où je loge 

Je fais confiance aux gens et à la vie quand je rentre seule de Fethiye à 2h du matin à bord du dolmus qui me dépose sur le boulevard Menderes et des quelques rues à parcourir avant de rentrer chez moi.

Lorsque je suis retournée seule dans la toute petite île de Folegandros, un bus attendait les passagers à l'arrivée du bateau à 4h du matin qui m'a déposé en haut dans la chora. J'ai trouvé une taverne au centre d'une petite place et je me suis installée en attendant le lever du jour pour me trouver une chambre. Quelqu'un m'a touché l'épaule alors que je sommeillais en me demandant si je cherchais une chambre: room room???

Ne, lui ai-je dis. Ela, me fait-il en me demandant de le suivre. Et je l'ai suivi dans les dédales du petit village où j'avais passé deux semaines l'année précédente. Il a ouvert une porte en m'indiquant que je pouvais y dormir, m'a remis une clé et il est parti. J'ai très bien dormi et le lendemain, à la taverna Manolis où j'allais chaque jour et où on me connaissait, le jeune homme est venu me retrouver pour me parler du prix et de la durée de mon séjour. Manolis savait déja que j'étais revenue car j'avais dis à mon propriétaire que j'étais du Canada et Manolis se doutait bien que Suzanna était de retour. On a fêté toute la journée.

Et lors d'un autre séjour à Folegandros, j'ai été adoptée par un couple agé qui habitait à Agali, au bord de la mer. Vassilis était la 7e génération à vivre dans l'île, il pêchait et sa femme cuisinait pour moi. Leurs enfants m'ont toujours dit que j'étais leur soeur canadienne.

Vassilis et Panayota dans la chora au bar Aquarius de leur fils
 
Éric au paradis à Folegandros dans les Cyclades
 
En 2007,  je suis allée dans l'île leur présenter mon fils Éric, une autre belle raison de fêter. Faire confiance fait partie du voyage et procure de si jolis souvenirs.

vendredi 24 août 2012

La grande question

Plusieurs osent me demander si je préfère la Turquie à la Grèce?
Je répondrai que c'est comme si je devais choisir entre ma petite fille Chanel et son frère Julio. Parfois Chanel me fait rire, parfois Julio fait le fou et m'amuse mais je les adore tous les deux.

Une visite à AntiParos avec mes zamours en 2008
 
 La Grèce a été mon grand coup de foudre, le premier émoi amoureux de mes seize ans à Montréal fut grec, je me suis fiancée et dé-fiancée à Athènes avec un avocat grec dans les années 1963 et  j'ai eu un immense coup de coeur avec Paros lors de mon premier voyage en 1987. J'ai donc un lien privilégié et très intense avec la Grèce. Je l'ai aimée d'amour et je l'aimerai toujours.

Mais une fois que j'ai refermé la porte à Aliki, je suis passée à ailleurs et c'est en Turquie dans le sud-ouest que j'ai atterrie. Je n'ai aucune nostalgie de la Grèce car j'ai la tête tellement pleine de tant de si beaux souvenirs, je n'ai qu'à plonger dans ma mémoire pour y retrouver un moment magique de ma vie à la grecque!

J'étais en Turquie le 21 septembre 2001 au moment où le monde entier avait les yeux rivés sur le monde musulman et j'ai été surprise par l'hospitalité et les sourires des turcs. J'ai aimé leur bouffe variée et si goûteuse,  j'ai été éblouie par des paysages magnifiques,  j'ai dormi et mangé dans le train bleu entre Istanbul et Ankara, j'ai vu la Cappadoce du haut des airs en montgolfière à 5h le matin au lever du soleil, j'ai marché dans une vallée au bord d'une rivière et dégusté une belle truite dans un petit resto au bord de l'eau, je me suis recouverte de boue chaude et douce dans un sauna familial à Pamukkale et je me suis baignée dans le lac Egirdir au plancton vert. J'ai fréquenté les champs de coton et participé à la cueillette; le coton turc a belle réputation et il vaut bien un bon mal de dos.


Un champs de coton près de Dalyan
 
J'ai appris à fumer la pipe à eau à Istanbul par une soirée fraîche de fin novembre et ce n'est pas évident quand on ne touche plus à la cigarette depuis 50 ans. Même l'écrivain Pierre Loti était grand amateur de shisha.
 
Au Café Pierre Loti à Istanbul

Sur une terrasse chauffée de Sultanahmet 
 
Bref, je suis revenue enchantée en me promettant de retourner un jour dans ce pays fabuleux, riche en paysage et en site archéologique avec des citoyens absolument charmants et accueillants. Et c'est ainsi que j'ai décidé l'an passé de découvrir la Lycie que je ne connaissais pas et c'est à Fethiye dans le sud-ouest que je m'étais installée et où je retourne dans une dizaine car il y a tant à voir et à revoir.

Le lac de la Vallée Secrète 
 
Ma table à Akkaya Garden
 
Et surtout parce que c'est dans ce pays que l'on peut manger perché tout en haut d'un arbre où on y a construit des bancs coussinés colorés autour d'une table ronde en forme de nid faits avec des lianes...

Le merveilleux site d'Akkaya Garden

Yaka Park près de Tlos 
 
... ou manger par terre sur des tapis turcs avec plein de coussins dans des plateformes de bois individuelles et supendues au dessus d'une rivière...

mercredi 22 août 2012

L'argent et les cartes

L'unité monétaire en Turquie est la lira turque dont l'abréviation est TL et le kurus est Kr. Les sous sont des kurus et l'argent papier est la lira et il faut 100 kurus pour 1 lira. Les pièces sont 1,5,10,25,50 Kr et 1TL et le papier est en 5,10,20,50,100 liras.

On me demande souvent s'il faut prendre de l'argent turc avant de partir et si les cartes débit et de crédit sont acceptées en Turquie. Je pars toujours avec 100$ en Turkish Lira (TL) pour payer certains frais à l'aéroport, pour le bus ou le taxi à l'arrivée.

Dans tous les quartiers, il y a des bureaux de change, le Döviz bürosu, et on y accepte autant les euros que les dollars canadiens et américains alors que la plupart des guichets ATM et les banques (Banka) qui affichent (Change) acceptent les cartes débit ou de crédit. Le bureau des postes (Postahane) est également une bonne option pour échanger son argent mais quelque soit l'endroit, apportez votre passeport et informez-vous des frais de commission et de transaction.

Les hôtels, certains magasins de luxe et restaurants veulent souvent être payés en euros ou avec des cartes de crédit mais la plupart des magasins ne sont pas encore équipés pour accepter la carte débit, on doit donc presque toujours payer ses achats avec de l'argent comptant en lira.

Demandez à votre institution bancaire si vous possédez une carte valide à l'internationale et quels sont les frais exigés et n'oubliez surtout pas de les avertir de votre départ en Turquie afin d'éviter que les transactions sur vos cartes ne soient bloquées par votre banque.


Le 22 août 2012, les sites de conversion d'argent sur internet, offraient 18.09 lira pour 10$.

samedi 18 août 2012

Un visa au consulat turc de Montréal

Les Canadiens qui veulent aller en Turquie doivent détenir un visa. Les titulaires d’un passeport canadien valide peuvent obtenir leur visa à leur arrivée à n’importe quel point d’entrée en Turquie. Les visas permettent des entrées multiples et sont valides pendant trois mois. Les frais sont de 59 $ et peuvent être acquittés au point d’entrée mais si vous y allez en haute saison, le processus peut prendre un certain temps. Afin d'accélérer les formalités en Turquie, le consulat turc de Montréal se fera un plaisir de vous aider pour avoir votre visa estampillé dans votre passeport avant le départ mais une entente entre la France et la Turquie exclus les citoyens français de cette obligation. Il suffit d'apporter son passeport original avec une photo format passeport, payer les 59$ + 40$ de frais de livraison (couvre jusqu'à 4 personnes). Le délai est de deux semaines.

 
Le Consulat Général de la Turquie est situé à Montréal au 1134 rue Ste-Catherine ouest, bureau 506, près de la rue Peel. On peut les joindre au 514-878-3394.

L'entrée du Consulat
 
N'hésitez pas à y aller pour demander des informations ou chercher des documents car le personnel du consulat est chaleureux et très accueillant, à l'image de l'hospitalité turque que j'ai connue l'an passé!