Je me souviens qu'en 1991 mon compagnon tremblait à l'idée de descendre la falaise de Santorini en autobus ayant éprouvé une bonne frousse à la montée. Et je lui avais dit que la destinée s'occupera bien de nous et que le chauffeur sûrement n'avait pas le goût de se suicider dans le ravin. C'est dire que nous portons en nous des peurs et des frayeurs qui se réveillent lors de situations complexes et qui n'ont rien à voir avec un endroit.
La Turquie est un pays musulman laïc et ses citoyens ne sont pas arabes et une femme seule n'y est pas plus en danger qu'en traversant la rue au coin de chez soi. Avec tous mes voyages en solitaire, en Grèce, à me promener d'île en île, je ne me suis jamais sentie menacée par quoi que ce soit. Est-ce dû à mon attitude, à ma naïveté, à mon caractère?
L'entrée et le jardin où je loge
Je fais confiance aux gens et à la vie quand je rentre seule de Fethiye à 2h du matin à bord du dolmus qui me dépose sur le boulevard Menderes et des quelques rues à parcourir avant de rentrer chez moi.
Lorsque je suis retournée seule dans la toute petite île de Folegandros, un bus attendait les passagers à l'arrivée du bateau à 4h du matin qui m'a déposé en haut dans la chora. J'ai trouvé une taverne au centre d'une petite place et je me suis installée en attendant le lever du jour pour me trouver une chambre. Quelqu'un m'a touché l'épaule alors que je sommeillais en me demandant si je cherchais une chambre: room room???
Ne, lui ai-je dis. Ela, me fait-il en me demandant de le suivre. Et je l'ai suivi dans les dédales du petit village où j'avais passé deux semaines l'année précédente. Il a ouvert une porte en m'indiquant que je pouvais y dormir, m'a remis une clé et il est parti. J'ai très bien dormi et le lendemain, à la taverna Manolis où j'allais chaque jour et où on me connaissait, le jeune homme est venu me retrouver pour me parler du prix et de la durée de mon séjour. Manolis savait déja que j'étais revenue car j'avais dis à mon propriétaire que j'étais du Canada et Manolis se doutait bien que Suzanna était de retour. On a fêté toute la journée.
Et lors d'un autre séjour à Folegandros, j'ai été adoptée par un couple agé qui habitait à Agali, au bord de la mer. Vassilis était la 7e génération à vivre dans l'île, il pêchait et sa femme cuisinait pour moi. Leurs enfants m'ont toujours dit que j'étais leur soeur canadienne.
Vassilis et Panayota dans la chora au bar Aquarius de leur fils
Éric au paradis à Folegandros dans les Cyclades
En 2007, je suis allée dans l'île leur présenter mon fils Éric, une autre belle raison de fêter. Faire confiance fait partie du voyage et procure de si jolis souvenirs.
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